John Updike – Tu chercheras mon visage

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Un entretien d’une journée entre une jeune femme, et Hope Mc Coy, 80 ans, artiste contemporaine célèbre autant pour son travail que pour sa vie aux cotés de deux des génies disparus de l’art moderne, né à New York dans les années 40. Une journée pendant laquelle Hope Mc Coy nous fait découvrir cet art moderne tant décrié avec les yeux, le cœur et l’âme de l’artiste. L’Art moderne, grand n’importe quoi traversé par des génies ? Instant sans futur ? Zénith avant la décadence ?

J’ai ressenti une réelle tendresse pour Hope qui regarde le monde avec ses yeux de peintre – les couleurs, les ombres, les lumières. Deux mondes, deux vies, deux regards se croisent, se défient, se méfient, se découvrent. La jeune citadine pressée, énergique et la vieille femme seule à la campagne contemplant la nature dans un roman écrit lui aussi au crépuscule de la vie de John Updike.

Ne manquez pas cette finesse, cette leçon de vie, ce regard sur la vie et le monde, cette découverte de l’Art moderne ou plutôt de l’Art tout court servie par une belle traduction de Claude Demannuelli.

Points, 7€, 340 pages format poche

Quelques passages

La jeune femme, tel un couteau neuf dans le vieux fourreau rembourré du fauteuil.

Ces jeunes aujourd’hui savent, contrairement à sa génération à elle, que quoiqu’ils réalisent ce ne sera pas suffisant. Le sexe perd son charme, la richesse part en fumée, la célébrité ne dure que quinze minutes.

Elle remarque en passant devant les fenêtres que le ciel, ce matin encore d’un bleu si pur et si intense, se referme, les nuages blancs jusqu’ici éparpillés s’épaississant pour combler les vides qui les séparaient, empilant leurs dalles d’ardoise, tout en laissant passer un filet de vapeur à travers les minuscules interstices, si bien que la lumière du soleil filtrée par les nuages apparaît tremblante, pareille aux reflets ondoyants renvoyées par les vitres d’un train lancé sur ses rails.

Mais le monde de l’art à l’époque était presque exclusivement un monde d’hommes ; c’était eux qui avaient le trop-plein d’énergie, l’instinct de la lutte.[…} mais les femmes n’ont pas suffisamment le sens de la démesure pour se donner à fond ; elles sont trop timides et respectueuses….Elle ne parvenait tout bonnement pas à peindre à partir de rien, à partir d’elle-même, il n’y a qu’un homme pour oser cela.

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