Une enquête du personnage récurrent de Donna Leon, le commissaire Brunetti. Sa famille est un cliché : Policier, il est charmant et humain ce qui n’est pas le cas de ses collègues et de sa hiérarchie un peu facho, sa femme enseignante fille d’une riche famille qu’il convient de critiquer de loin… Il reste Venise. Comme à l’accoutumée Donna Leon est perturbée par le racisme, la Ligue du Nord et visiblement tout ce qui est classé à droite dans son pays d’adoption. Nous avons ces mêmes italiens rouges comme la sœur de Carla Bruni. Typique ces profils pardonnent à ceux qui pendant les années de plomb ont soutenus les terroristes rouges puisque par définition de gauche implique idéaliste et donc gentil.
Les amoureux de Venise pourront surement soutenir Donna Leon mais en aucun cas cette romancière ne saurait arriver à la cheville de Dominique Muller avec son Laguna nostra.
La littérature passe loin derrière les idées toute-faites de Donna Leon, idées pensées et conçues par d’autres qu’elle. Contrairement à son dernier opus Le cantique des innocents, qui manquait particulièrement de travail. Cette enquête plutôt bien construite et donne en fin de compte un roman de plage plutôt agréable.
Pour la route un extrait qui n’a rien à voir avec le roman mais pour une fois qu’on apprend quelque chose avec Donna Leon.
Un ami iranien avait autrefois expliqué à Brunetti que, dans son pays, tout subordonné qui recevait un ordre de son supérieur l’accueillait d’un mot – quelque chose comme chasham, terme farsi qui signifiait “je le mettrai devant mes yeux”, autrement dit qu’il ne ferait pas autre chose que cet ordre tant qu’il ne serait pas exécuté. Il arrivait à Brunetti de regretter l’absence d’une formule servile similaire dans la langue italienne.
Patrick