“Ah que la drogue est mal utilisée aujourd’hui. Les jeunes, en particulier, comblent leu vide avec de la coke au lieu de s’en servir pour tenir le coup et créer. Ils n’ont rien compris, la drogue n’est pas faites pour s’oublier soi, comme le croient les cons, mais pour oublier le monde des cons, comme l’ont fait tous les grands qui en avaient besoin pour se concentrer.”
L’Observateur de la société, le provocateur, l’adorateur de l’Art, du Cinéma et de la Littérature, trublion pour les bourgeois de la culture ou génie littéraire pour les hommes libres, sort de sa tanière et va porter ses pas au hasard des rencontres. “Je n’ai plus besoin de me coucher tôt pout écrire le lendemain. C’est pour ça que je vis beaucoup la nuit en ce moment. Je peux vivre vraiment puisque je ne suis plus chargé d’écrire ce que je vis.”
Le voyou de la littérature française, rebelle, inclassable, s’autoédite pour ce 28ème livre et offre à ses lecteurs un maître livre.
Dans un magnifique entretien à Chronic’Art, Marc-Edouard Nabe précise :
“C’est une apogée de la radicalité vengeresse, mais il servira aussi pour mes aînés. Il ne faut pas oublier que d’autres avant moi en ont crevé, de ces histoires-là ! Accablés par les éditeurs, les libraires de l’époque, les critiques et les mauvais écrivains. Tout ça a toujours existé : avec Baudelaire, Jarry ou encore Villiers de l’Isle-Adam, l’un des esprits les plus fins de son temps alors qu’il a crevé dans une misère monumentale ! J’ai toujours vu le milieu littéraire construit par des faux-culs, des escrocs, des mecs du réseau minables qui, dès qu’ils voient qu’il y a un verbe qui naît, veulent le détruire. Or moi, je ne suis pas un homme de lettres, comme je l’ai dit. Je viens d’ailleurs.”
Sa rencontre avec Jean-Philippe, Jean Phi alias Virgile, bloggeur clubbeur, talenteux adapté à notre monde où “rien n’est comme tout de suite”, permet une mise en abyme des regards portés sur le monde. Tout y passe depuis la culture et l’Art, les élites autoproclamées, les bourgeois, l’art moderne et sa mesure : le fric, les défilés de mode sur le proscénium, la modernité, internet, la mobilité, les écolos, radicaux de la décroissance, Blandine et Blaise : “Le Sopalin ! Une arme de destruction massive. La feuille de platane nous sert à tout, de kleenex comme d’essuie-tout !” , Jack Bauer et les série américaines, le théâtre, le cinéma, l’édition et la littérature…
Certes la boîte à baffes est de sortie et ce n’est pas avec ce 28ème Livre que Nabe se fera des amis parmi l’élite germanopratine, mais pour autant personne ne peut l’enfermer, il est insaisissable, inclassable, LIBRE et amoureux d’Eschyle comme d’Internet.
Tout ceux qui croient au talent, à la liberté, à la création doivent commander directement sur www.marcedouardnabe.com car “Le principe des éditeurs, c’est de n’aimer que ce qu’ils éditent et de faire croire le contraire : qu’ils n’éditent que ce qu’ils aiment…Allons, Ils ne sont pas assez sûrs de leur jugement pour ça.”
Car ce n’est pas la Loi Hadopi qui protégera le créateur, le génie. Cette loi votée par des députés qui n’y connaissent que couic suivant un lobby emmené par Universal. “Vous êtes surs que ça ne nuit pas surtout à tous les intermédiaires qui s’interposent depuis des siècles entre l’artiste et son amateur ? Est-ce ce ne sont pas plutôt les producteurs, managers, tourneurs, distributeurs, diffuseurs, attachées de presse, directeurs artistiques, secrétaires, programmateurs, et autres parasites qui se sentent menacés par la gratuité des œuvres ? Est-ce que pour donner une crédibilité à leur contre-attaque, ils enrôlent avec eux, en les culpabilisant, les artistes les plus soumis ?…Moi je trouve que l’artiste qui se met du coté de ses exploiteurs est un collabo…”
Parce que finalement la question de la création peut être posée ?
- “Qu’est-ce qu’on peut voir sur scène aujourd’hui ?
- Pas grand-chose…Où bien des pièces de demi-boulevard avec des acteurs vedettes de la télé ou du show-biz, ou bien des classiques montés bas de gamme ou intellos, mais dans les deux cas toujours en les massacrant dans les plus grande largeurs, et sans jamais sortir du système Molière-Racine-Shakespeare-Corneille-Techkov-Feydeau…Combien de mouettes dans la tempête ont lâché leur guano sur des Cids avares pestant contre des plaideurs de chez Maxim’s ?…Ou alors des « créations » avec des textes ineptes, faiblards, de soi-disant auteurs d’avenir et qui ne sont en fait que des scénaristes amateurs de BD. Ou encore des adaptations d’œuvres littéraires pas du tout faites pour la scène, ou bien encore quelques prestations crépusculaires de vieux pitres très cabots au cinéma des années 60 qui ne veulent pas décrocher, et s’exhibent pathétiquement, seuls à plusieurs, dans des lectures de correspondances, des numéros de cirque, des imitations. AH ! J’oubliais le pire : tous les ans une ennuyeuse avignonnerie quelconque aux frontières de la danse, de la performance contemporaine et surtout du n’importe quoi. Et enfin, des one-man-shows et autres stand-up de chansonniers ou ringards ou new style, « interprétés » par des tas de jeunes abrutis vulgaires et démagos, inspirés par les tracas du quotidien le plus terre à terre.
- Mais c’est incroyable ! ça n’existe donc plus une pièce directe, franche, sur un grand sujet, avec un texte bien joué dans une mise en scène simple et recherchée, qui dise quelque chose de profond et de drôle sur le monde tout en mettant en valeur le sens du théâtre ?
- Non”
Et tout cela résulte de l’inversion de valeur visible dans l’art contemporain, dans la politique ou dans les affaires. Le contenant a pris le pas sur le contenu. Est-ce normal ?
“Détrompe-toi, toute notre époque dépend de ce mode d’appréhension du monde. Le contenu n’est que la mise en valeur du contenant, les objets n’ont de valeur que par la façon dont ils sont présentés.”
Alors inversion pour inversion, le jeunisme est à la mode, des jeunes vieux pensant à leur retraite et des vieux jeunes sur leur trottinette “Voilà une trottinette, avec un quadragénaire dessus. Je n’avais encore jamais vu ça, il a son sac à dos, et son walkman sur les oreilles. […] Cette capacité qu’ont les adultes à redevenir des enfants, enfin la caricature d’un enfant, car au fond je suis sur qu’ils restent bien sérieux, responsable, arrivistes, pas foufous du tout…Les pieds sur la trottinette, mais la tête sur les épaules.”
Le rapport au temps lui-même est touché…
“Les rapports entre les gens aussi son totalement reconsidérés par cette bizarre accélération molle que je remarque…Ce n’est même pas que rien ne soit plus comme avant, c’est que rien n’est comme tout de suite. Monde de précipitation, d’emportement qui fait qu’on ne prend pas le temps, et voilà pourquoi il a l’air de passer si vite, juste quelques secondes, quelques minutes de plus, pour accomplir des choses, pour les enfoncer dans la terre du temps pour qu’elles poussent ensuite. Ernest Hello(1828-1885) parlait déjà de « la ville où l’on a pas le temps». Désormais c’est carrément la vie où l’on n’a pas le temps dans laquelle mes contemporains croient exister.”
Même inversion dans l’usage de la drogue par le vieux comme par les jeunes
“Ah que la drogue est mal utilisée aujourd’hui. Les jeunes, en particulier, comblent leu vide avec de la coke au lieu de s’en servir pour tenir le coup et créer. Ils n’ont rien compris, la drogue n’est pas faites pour s’oublier soi, comme le croient les cons, mais pour oublier le monde des cons, comme l’ont fait tous les grands qui en avaient besoin pour se concentrer.”
URGENT. Commandez L’homme qui arrêta d’écrire à Marc-Edouard Nabe, 2010, 685 pages à lire comme une médecine parallèle par tous les hommes libres.
Lectori salutem, Patrick