“Le cancer à cinquante ans c’est trop tôt, mais en passer quinze dans un mouroir, c’est juste une torture. Je ne m’arrête pas de fumer, j’ai une bonne descente, je ne mange pas bio, ne fais pas beaucoup de sport et j’habite à Paris. Je tiens à garder toutes mes chances de ne pas croupir des années dans un fauteuil.”
Un magnifique contre-chant avec ses deux complaintes en miroir, formant un parfait équilibre tout en harmonie et contrepoint. Ce beau canon sonne juste grâce à sa ponctuation musicale le transformant en un ostinato plein d’amour et de douceur qui pénètre physiquement les yeux et les cœurs.
“C’est bien de mettre un peu d’ordre dans ses pensées avant de partir, comme on range sa maison avant un grand voyage”. Juliette, au seuil de ses cent ans, les yeux fermés, abandonnée sur son lit, comme dans un dernier soupir revoit sa vie, ses amours….et Fanny, son arrière-petite-fille, trentenaire, à son chevet, l’enveloppe de ses souvenirs partagés. Car Juliette, sa Granny, “aime bien l’idée que les pires moments deviennent une énorme crise de rigolade entre filles de quatorze à quatre-vingt-quatorze ans”.
Je me souviendrai longtemps de cette nouvelle qui s’offre à la lecture et laisse à penser que l’on ressent une musique.
L’on se prend à penser que Fanny a peut-être à voir avec l’écrivain. Alors bien que n’enlevant rien aux qualités du texte, il faudra attendre une nouvelle publication née d’une source d’inspiration moins autobiographique.
Retrouver cette chronique et toute la rentrée littéraire sur les Chroniques de la Rentrée Littéraire.com
L’avis de la Grande Stef : cliquez ici
Flammarion Versilio, 12 €uros, 119 pages
Lectori salutem, Pikkendorff