Une photo d’identité de la police en noir et blanc : face et profil, deux yeux au beurre noir, les lèvres fendues et enflées de celui qui vient de faire des aveux spontanés.
Malgré un début intéressant, je dois dire qu’il s’agit d’un des romans les plus faibles de John Le Carré. Cela est d’autant plus dommage que le thème est présent et le travail de documentation aussi. Mais l’auteur se perd dans sa construction au point que je serai porté à penser qu’’un nègre a tenté d’imiter le style de Le Carré et s’y est perdu.
Un John Le Carré en pleine forme, plume en main, aurait sous couvert d’un thriller haletant, dénoncé de la City à Bogota, de New-York à Moscou, ces milliards de l’économie illégale recyclés dans l’économie dite légale.
Ne sont-elles pas semblables et ne reposent-elles pas en fait sur les mêmes commerces : ceux de l’esclavage, de la drogue et des armes ?
Dommage, saluons tout de même en Hector l’image de John Le Carré, ce vieux combattant luttant encore pour l’Empire Britannique abandonné par ses élites vendues au pouvoir et à l’argent.
Lecture en partenariat avec BABELIO
Editions du Seuil, collection Points 2011, titre original Our kind of traitor, paru chez Penguin en 2010, traduction d’Isabelle Perrin, 445 pages au format poche.
Lectori salutem, Patrick