« Un assassinat, peut-être deux, un suicide, une disparition, un système informatique piraté. » Au détour d’un secret familial enserré dans un thriller meurtrier apparaît, sublime, amicale et dangereuse, une électronique et toute puissante entité. Cette œuvre très originale intrigue dès l’exergue. Un étrange crime ouvre le bal, le corps d’un psychiatre est trouvé dans une salle de jeux de Mirapolis, le nez coupé post mortem. Les longues phrases hérissées de virgules et de tension emmène le lecteur dans une tortueuse enquête emplie d’une rare imagination. Les droits de l’homme s’arrêtent là où commence l’intérêt supérieur de l’Etat. Espionnage industriel, guerre économique, folie meurtrière…Tout cela te dépasse, me dépasse. Nous ne sommes rien, que des pantins qui seront broyés s’ils deviennent des obstacles. La menace nichée dans les méandres du vieux Cergy devient nationale et même internationale. La peur est bien présente ici et maintenant. L’Axe majeur, n’est-il pas la représentation architecturale de la puissance d’Ordine.
« Il n’est pas nécessaire de me menacer, cela ne changera rien. Je suis le responsable de cette entreprise, et je connais les réponses à toutes vos questions, et à bien d’autres que vous n’avez pas encore formulés ou auxquelles vous ne songerez jamais. Mais ces réponses, je ne peux vous les donner. Parce que je ne fais pas ce que je veux, tout simplement. Je ne suis qu’un habillage juridique, un leurre, la forme présentable, acceptable, de quelqu’un d’autre, Ordine, qui dirige tout, décide de tout, quelqu’un d’infiniment puissant, omniprésent, qui entend tout et voit tout. »
Jean-Michel Houlbert délivre une œuvre originale mêlant thriller, tension psychologique et espionnage industriel portant à notre attention l’arrivée de l’informatique cognitive, cette nouvelle ère de l’informatique représentée ici fictivement par Ordine ou réellement en 2014 chez IBM par Watson.
Les éditions du Net, 2013, 325 pages avalées avec frisson parfois, admiration souvent pour un petit 19€.
Lectori salutem, Patrick
Jean-Michel Houlbert – Charrue stérile (le jour où l’Elysée brûla) – Quid Hodie Agisti
» Je crains que beaucoup de révolutionnaires ne soient pas fait pour vivre dans leur nouvelle société en compagnie des hommes pour lesquels ils disent combattre. » Un démarrage vif et entraîna…