JOSEPH KESSEL – LES CAVALIERS

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« Le droit à l’empressement, aux marques de respect, ne signifiait puissance qu’à une seule condition : pouvoir s’en passer ».
Passage obligé entre le nord et le sud du rude Afghanistan, au cœur de l’Hindou Kouch, à quatre mille mètres d’altitude, la Passe de Shibar met les freins des camions et les nerfs de leurs conducteurs à rude épreuve. Assis sur le toit de l’un d’entre eux, Guardi Guedj, l’aïeul de tout le monde, regarde le vide sans peur car c’est dans cette grande peur, et dans elle seulement, qu’existe la mort des hommes.

Offrez-vous la chance de lire ou de revivre ce roman d’aventure magnifique et féroce à l’image de ce rude pays aux montagnes mortelles et la steppe, mère du bouzakchi. Ce paysage infini s’étale jusqu’au bout du monde un tapis d’herbe et quand elles sont touchées par le vent, ce tapis sent l’absinthe à l’odeur amère. Se battre parmi les tchopendoz le temps d’un roman, sentir la présence des extraordinaires personnages taillés par la serpe de Joseph Kessel. L’inflexible Toursène qui laissait le vieillard à la limite de l’impotence enfermé entre les murs nus de sa chambre. Celui qui en franchissait le seuil, était toujours indestructible et redouté, le Chef des Ecuries et le Maître des Chevaux. Jehol, le cheval fou, rassemblait les qualités paradoxales du coursier du bouzakchi : fougue et patience, vitesse du vent et entêtement d’une bête de bat, bravoure du lion et art du chien savant. Le fier Ouroz, au visage net et cruel, à la barbe courte taille en pointe de poignard, jeune champion du bouzakchi qui n’acceptait pas de vivre sans la renommée que donnent les hommes et qui, en même temps leur refusait le droit de l’octroyer.

Le Roi Zaher Shah a décidé d’un tournoi de bouzakhi à Kaboul. Le pays frémit. Soixante tchopendoz sont en lices représentants de Kataghan, Mazar-Y-Chérif et Maïmana. Soixante visages burinés dans le bois ou découpé dans le cuir les plus rudes. Hâle jaune, lèvres cruelles, pommettes violentes, et les yeux effilés de l’oiseau de proie.

Louis Meunier a tant vanté son aîné dans son livre de voyage, les Cavaliers afghans, que je n’ai pas su résister à l’invitation.

Gallimard, 1967, 552 pages, à prendre à la bibliothèque, à poser sur le chevet de votre fils aîné.

Lectori salutem, Pikkendorff

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