« Ce qu’un homme ignore peut bien lui être caché, mais ce qu’il sait doit lui être expliqué, de peur qu’il le confonde avec ce qu’il ne sait pas. »
Une délicieuse et étrange impression de sentir un mystère flottant au-dessus des pages du roman d’aventure comme émanant directement du sous-continent aux deux cents langues, ce pot-pourri de races. 1930, l’indépendance sonne la fin de l’empire, l’Inde représente les mystères de l’Orient, les pouvoirs immenses de la pensée et du spirituel.
Au début est ce club, celui des Services Secrets à Delhi. Un bon club de l’espèce qui meurt mais ne se rend pas, assez confortable et renommé pour son curry. Il a contribué, plus qu’une douzaine d’institutions similaires, à établir l’empire et à semer les rancunes. Aucune dame n’y est admise sous aucun prétexte ; les membres ne s’en vantent pas, mais sont fiers du fait que nul Indien, pas même un maharadjah, n’en a jamais franchi le seuil.
L’agent, Cottswold Ommony, toujours accompagné de son impressionnant Irish Wolfhound, démissionne et poursuit une recherche personnelle : Que sont devenus sa sœur Elsa et son mari Terry disparus en cherchant la vallée de l’Abor, ? D’ou vient ce fragment d’œuf de jade aux propriétés mystérieuses réclamé par un Lama tibétain et son chéla, un de ces fous délicieux qui sont en réalité trop sains d’esprit pour que nous autres pauvres mortels puissions les comprendre.
S’ensuit un voyage dangereux vers Tilgaun, au Nord-Est de l’Inde à la limite de la Chine dans les montagnes vertigineuses et le fleuve immense, le Brahamapoutre, ou l’on rencontrera des agents du service secret, des agents doubles, un curieux Brahmine Bhat, une troupe de théâtre itinérante, la trop belle Vasantaséna, le Sirdar qui bien que membre du Service Secret prêtait la main à obscurcir la piste signalée par lui-même.
Allez, essayez ce livre d’un auteur au pouvoir évocateur comparé en son temps à un Rudyard Kipling car vous aurez à pénétrer un secret préservé pendant des milliers d’années. On affirme l’existence des Maîtres qui gardent les secrets et en laisse échapper un tout petit peu de temps à autre.
L’auteur : Talbot Mundy (born William Lancaster Gribbon, 23 April 1879 – 5 August 1940)
Titre et édition originale : The secret of Ahbor valley chez OM, 1924
Paru ensuite chez Nouvelles éditions Oswald (NéO) en 1980 avec la traduction de Louis Positif
Lire ici l’excellente critique de Daniel Walther chez Noosfere
Ce choix de lecture me fut proposé par Louis Duquesnoy, libraire infatigable de la Librairie du Môle, rue de Dinan à St Malo intra-muros.
Terre de brume, coll. Terres mystérieuses, 2012, 221 pages entourées d’une agréable et étrange impression.
Lectori salutem, Pikkendorff