« L’histoire est une chose que fort peu de gens ont faite pendant que tous les autres labouraient les champs et portaient des seaux d’eau. »
Extraordinaire ouvrage mettant en perspective notre histoire dans le temps long et son incroyable accélération. Si connaître mieux ce Sapiens capable d’imaginer la monnaie et la religion, de ces mythes qui nous font coopérer au-delà de nos tribus intimes, déstabilisera certains, tous tireront de la connaissance de soi rafraichie par la lecture de cet ouvrage utile une meilleure perspective de notre finitude.
« Pourtant aucune de ces choses n’existent hors des histoires que les gens inventent et se racontent les uns aux autres. Il n’y a pas de dieux dans l’univers, pas de nations, pas d’argent, pas de droits de l’homme, ni lois ni justice hors de l’imagination commune des êtres humains. »
Il y a 70 000 ans survint la Révolution cognitive, la première et la grande oubliée des révolutions. Yuval Noha Harari l’a replace dans son contexte et en tire toutes ses conséquences. Le ferez-vous ?
«L’ordre imaginaire est intersubjectif. Même si au prix d’un effort surhumain je réussis à me libérer mes désirs personnels de l’emprise de l’ordre imaginaire, je ne suis qu’un parmi d’autres. Pour changer l’ordre imaginaire, je dois persuader des millions d’hommes de coopérer avec moi. Car l’ordre imaginaire n’est pas un ordre subjectif qui existe dans mon imagination, mai plutôt un ordre intersubjectif qui existe dans l’imagination parrtagée de milliers et de millions de gens. »
« De même que la culture médiévale ne parvint jamais à concilier chevalerie et christianisme, de même le monde moderne ne réussit pas à faire cadrer liberté et égalité. Mais ce n’est ni un défaut ni une faute. La discorde de nos pensées, la dissonance cognitive, est un atout vital expliquant la créativité et le dynamisme de notre espèce. La cohérence est le terrain de jeu des esprits bornés. »
« Savoir c’est pouvoir. » Francis Bacon in Novum Organum, 1620.
Albin Michel, Yuval Noha Harari, Sapiens. Une brève histoire de l’humanité