Mille dieux contemplent le pèlerin dont la marche promène tout le vide qui leur manque. Ouvrir ses pages, prêt à aux rencontres comme autant de de portes nouvelles, suivre Taneda Schoichi, l’homme qui a marché des millions de pas pour trouver un endroit pour mourir. Soyez le lecteur réceptif, envahit par les forces surnaturelles de cette poésie délicate, de cette promenade parmi les haïkus où toute richesse n’est que rosée sous le vent ; cheminez en présence de vos leçons de liberté en retard ; sachez vous arrêter n’importe où, à n’importe quel moment, et prendre avec délicatesse le pouls de l’impermanence.
La marche à pied mène au paradis ; il n’y a pas d’autre moyen d’y parvenir, mais il faut marcher longtemps.
La marche à pied mène au paradis ; il n’y a pas d’autre moyen d’y parvenir, mais il faut marcher longtemps.
Hubert Haddad, en réponse à la guerre contre l’immanence, contre le bruit et le mimétisme doctrinal, contre le sport et les affaires, propagation méthodique d’un monde va-t-en-guerre, propose la littérature et l’haïku, cet acte de présence, aussi absolu et fragile que l’instant.
Fugitif de sa propre vie, Taneda Santôka suivait bon gré mal gré son chemin par des détours. Il ignore la ligne droite celui que personne n’attend. Fuir au plus vite et marcher, marcher, loin de tout foyer, en quête d’un angle perdu des magiques architectures du vide
On pourrait croire que je cours après mon passé, mais c’est bien pire. Je me souviens du dernier soir comme si c’était demain
C’est ainsi, il pleut,
Je suis trempé
je marche
Zulma, 2015, 246 pages, 18€ seulement pour ce bijou…
Lectori salutem, Patrick