« A cet instant il comprit que personne ne voulait se servir de son entendement. Les êtres humains aspiraient au repos. Ils souhaitaient manger et dormir et aussi qu’on soit gentil avec eux. Ils ne voulaient pas penser. »
1836, rencontre de Carl Friedrich Gauss et de Alexander von Humboldt, rencontre du très casanier et génial mathématicien et du voyageur intrépide qui, tous deux, mesurèrent le monde par des chemins si opposés, si complémentaires, si géniaux que l’attention du lecteur, attirée par ses passionnantes vies, s’en détournera parfois pour méditer in petto. Qu’il existe de si différentes perceptions du monde réel n’impliquerait-il pas qu’il existe d’autant plus de différentes possibilités de construire celui qui vient.
Carte des voyages de Humboldt et Bonpland
Distribution des plantes selon l’altitude sur la planète
Septembre 1828, d’un coté le voyage d’Alexander von Humboldt et Aimé Bonpland de part le mode mesurant, notant, dessinant, cartographiant avec une incroyable persévérance et minutie, descendant dans les volcans pour lutter contre la théorie neptuniste selon laquelle aucun feu ne brûlait sous terre, allant aux sommets des plus hautes montagnes…
Le maître livre « Disquisitiones Arithmeticae »
De l’autre le Professeur Gauss, restant dans sa maison, l’esprit décrivant l’Univers… »Humboldt imaginait Gauss en train d’observer au télescope, à ce moment précis, les corps céleste dont il pourrait résumer la trajectoire grâce à des formules simples, il fut soudain incapable de dire lequel des deux était allé très loin et lequel était toujours resté chez lui ».
Si vous aimez les récits de voyages ou de sciences, ce livre est pour vous.
Traduction de l’allemand par Juliette Aubert, Babel, Actes Sud, 2009, 300 pages pour un pourboire de 8,50€
Lectori salutem, Patrick