« Je suis devenu un type redoutable. Les unités d’élite de la Légion étrangère m’ont transformé. J’ai souffert, j’ai saigné. J’ai tué. » Et il revient 20 ans après le meurtre de son frère dans la vallée pour savoir qui l’a trucidé.
Un excellent roman dur, âpre qui se dévore aisément. Les années n’ont pas eu de prise sur la vallée industrielle de la Romanche.. Depuis des générations les mêmes trichent, tuent et manipulent. Nul ne peut aider le héros, René Vasseur. Ni la police locale et le syndicat ouvrier. Ni son père à l’agonie, ni l’amour de sa vie. Même sa mémoire le trahit. Qui a tué son frère ? Qui a tué l’assassin de son frère ? A qui est cette voiture semblant le suivre ? Qui a tué son ami d’enfance Brahim au lendemain de son retour ?
« J’ai peur. J’ai toujours eu peur. C’est peut-être pour cela que je suis dangereux. »
Xavier-Marie Bonnot évite de faire de René Vasseur un héros. Juste un homme dérangeant le nid de frelon en fouillant sa propre vie ; juste un homme cherchant à survivre à son retour dans la vallée.
En exergue cette belle citation La vérité, c’est une agonie qui ne finit pas. La vérité de ce monde, c’est la mort. Il faut choisir, mourir ou mentir. Je n’ai jamais pu me tuer moi. In Voyage au bout de la nuit (1932), Louis-Ferdinand Céline (1894 – 1961, page 200 de l’édition Folio 2007.
Belfond, Octobre 2016, 300 pages, 18€
Lectori salutem, Patrick