« Le tiki devant moi, le tiki de la sensibilité… Je le reconnais ! C’est impossible, je le sais, comment un tel visage pourrait-il resurgir du passé ? »
Dans la chaleur humide des iles Marquises, l’ile d’Hiva Oa accueille cinq écrivains en herbe pour un atelier d’écriture animé par un célèbre romancier tous frais payés par son éditrice. Un disparu, un décès brutal parmi les Popa’a, des hasards qui n’en sont pas, des secrets dissimulés dans les tikis et les tatouages… Un excellent roman policier à la « dix petits nègres » au soleil redouté des Marquises aimées de Gauguin et de Brel pour éviter la déprime entre le corona qui mute et le climat qui déraille.
L’intrigue est habilement nouée dans les ressorts de l’histoire des marquisiens, leur culture, leurs traditions et leur histoire tragique marquée par une dépopulation impressionnante.
L’on découvrira aussi :
- La civilisation polynésienne et ses incroyables migrations,
- Le mot tatouage et tatoo en anglais nous viennent du polynésien tatu ou tatou. Ce rite social est lié avec le mana décrit par Karl von den Steinen (1897),
- La dépopulation dramatique des Iles Marquises passées de 100 000 à 2 000 individus,
- La marque négative des essais nucléaires à Mururoa,
- Un renouveau culturel avec 10 000 personnes tournées vers la nature, la langue, les lieux tapu, les pierres sacrées et autres petroglyphes.
L’ile d’Hiva Oa et le village de Atuona au sein des Marquises
Ils parlent de la mort, comme tu parles d’un fruit
Ils regardent la mère, comme tu regardes un puits
Les femmes sont lascives, au soleil redouté
Et s’il n’y a pas d’hiver, cela n’est pas l’été.
Jacques Brel, les Marquises
A noter que 10% des droits d’auteur sont remis au Secours Populaire qui reste le Secours Rouge lié au toujours vivant Parti Communiste français aux fidélités meurtrières de masse.
Presse de la cité, 2020, Pocket en 2021, 482 pages pour un léger 7,95€HT.
Lectori salutem, Patrick