« Il n’est pas rare de voir passer à l’horizon, au clair de lune, un homme âgé, surpris au cours d’un bal masqué, déguisé en Polichinelle et à cheval sur un meuble ancien que le fleuve emporte vers la mer à une vitesse prodigieuse. Le vent ébouriffe sa barbe blanche. Un mouton le suit à la nage, précédant la toiture d’une maisonnette rustique. L’agriculteur se signe en les voyant passer. » (page 19 – L’oiseau de Février ou la vie bourgeoise du Corbeau)
Halte sur la route du Sud à Clermont-Ferrand dans l’excellent hôtel littéraire Alexandre Vialatte. Lâchant un méchant ouvrage d’un universitaire canadien se piquant d’écrire, faute de pensée originale, en écriture dite inclusive, je saisis sur l’étagère de ma chambre un petit ouvrage, L’oiseau du mois d’Alexandre Vialatte. Cent pages de génie absurde à la plume légère du Maître en pensées téléscopées firent ma soirée et feront les vôtres.
« L’oiseau de malheur, si rare qu’il soit devenu, peut sortir de n’importe où, à n’importe quelle heure : d’un HLM en plein activité, d’une poubelle de faubourg ou d’un contrat de mariage. Il se dissimule fréquemment au sein des fascicules de mobilisation. » (page 62, L’oiseau de Juillet ou l’oeuf noir de l’Oiseau de malheur)
Réédité en 1995 par Le Dilettante, ces lignes parurent dans la revue Arts ménagers de janvier 1968 à janvier 1969.
Lectori salutem, Pikkendorff