Miyamoto Musachi – GORIN-no-SHO ou le Traité des Cinq Roues

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Au même titre que Kojiki pour le Shintoïsme ou les Dialogues dans le Rêve pour le Bouddhisme, le Traité des Cinq Roues, pour le Bushido, est, pour qui veut découvrir l’esprit japonais, un grand classique. Ceci posé et gardant à l’esprit l’incommensurable différence culturelle, j’ai du mal à comprendre où se cache le fondement de l’esprit japonais dans cet ouvrage.

Le Traité des Cinq Roues reste à mes yeux les propos d’un Maître d’armes, un guerrier dont l’objectif premier est de pourfendre son adversaire. Je n’ai pas eu accès à une compréhension transcendant la violence du guerrier, soit parce que je suis trop éloigné de la culture japonaise, soit parce qu’il s’agit tout bonnement du manuel d’un Maître d’arme avec notions liées à l’escrime ou à la tactique telles que l’initiative, le mouvement, le rythme ou l’harmonie (connues du joueur d’échecs et de bien d’autres depuis bien avant le XVI siècle au Japon).

Pour moi, le Traité des Cinq Roues est le livre-testament du Zidane du Japon en 1645 relatant ses 30 meilleurs matchs ou la tactique de la roulette en dix leçons, fondement de l’esprit japonais, celui du guerrier, de la victoire à tout prix à qui il manquerait l’esprit des Jeux, leur gratuité dans l’effort?

Cette édition (Spiritualité vivante-Albin Michel) des écrits du célèbre du Samouraï Miyamoto Misachi (1500 – 1600) est présentée et traduite par Monsieur et Madame Shibata. Le récit est complété en avant-propos par une biographie de Misachi et en guise d’épilogue une fresque historique du Japon de l’époque.

Ce travail se doit d’être salué et le livre acquis et lu au moins pour cette simple raison.

Qui est Miyamoto Musachi (1584-1645) ? Rendu populaire par l’écrivain contemporain, Yoshikawa Eiji, avec 155 volumes d’aventures, il est aussi célèbre au Japon que d’Artagnan en nos contrées. Sorti vainqueur de tout ses duels devenus légendaires, Musachi écrivit sur la fin de sa vie le Traité des Cinq Roues, son livre testament.

Je vous livre ici des extraits de ce court ouvrage, 80 pages format poche.

Du rythme

‘’Dans tous les arts militaires, tels que le tir à l’arc, tir au fusil, jusqu’à l’équitation, tout obéit au rythme et à la cadence. Dans les affaires abstraites également’’. ‘’Lorsque le rythme domine, l’exécution est bonne.’’

Voir et regarder

Entre voir et regarder, Voir est plus important que regarder. L’essentiel dans la tactique est de voir ce qui est éloigné comme si c’était proche et de de voir ce qui est proche comme si c’était éloigné.

Objectif : Pourfendre

Une fois que l’on tient un sabre le but à atteindre est de pourfendre l’adversaire de quelque façon que ce soit. Même si l’on intercepte, cingle, érafle, colle et cogne le sabre adverse qui s’apprête à nous pourfendre, tout est occasion de pourfendre l’adversaire. […] Il est important au contraire de penser que tout est moyen de pourfendre. […] Tout est moyen permettant d’atteindre la victoire dans les combats.

De l’initiative

Dans tout les cas prendre l’initiative signifie parvenir à la victoire sous l’effet de l’intelligence de la tactique.

Garde signifie immobilité

Se préoccuper trop de la garde du sabre est une grave erreur, car se figer dans des règles de garde du sabre n’est applicable que lorsque l’on ne se trouve pas face à un adversaire. Etablir des règles parce que c’est la coutume depuis l’antiquité ou parce que c’est la mode aujourd’hui, n’a aucune valeur sur le chemin de la victoire ou de la perte. […]

En toutes choses, garde signifie immobilité. Dans le langage courant, lorsqu’il est question de garder un château ou de garder une place, le mot « garder o signifie que l’on demeure fortement immobile malgré les attaques de l’ennemi. Tandis que dans la Voie de la tactique, de la victoire ou de la perte, tout revient à essayer de prendre l’initiative, l’initiative à chaque pas. L’esprit de garde est un esprit d’attente de l’initiative de l’adversaire.

Rythme et harmonie

La préférence pour la rapidité dans la tactique n’est pas la vraie Voie. En toutes choses, tant que l’on n’est pas en harmonie avec les rythmes, on tergiverse sur rapidité ou lenteur. Lorsque l’on est devenu expert dans toutes les voies, on ne semble pas rapide aux regards des autres.

Présentation éditeur

Au XVIe siècle, Miyamoto Musahi, samouraï invaincu par une vie de combats, maître ès armes et esprit de nombreux disciples, se retire dans une grotte quelques mois avant sa mort et rédige ce classique de la littérature universelle : Traité des cinq roues. Ce guerrier nous donne en un texte lumineux l’essence des arts martiaux et le secret d’une stratégie victorieuse qui transcende la violence et devient art de vivre et d’agir. Attitude qui explique aujourd’hui les raisons des succès japonais dans tous les domaines. Une leçon à méditer et à pratiquer : car l’esprit de l’art de l’épée peut s’appliquer à tous les gestes de la vie quotidienne.

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