Zombi or not Zombie.
Un thriller endiablé à l’image des ouvrages précédents de Preston & Child. Paru en 2010 sous le titre Cemetery dance le texte français est très bien servi par la traduction de Sébastien Danchin.
Sensation. Après une soirée en amoureux, “Au dessert, ils s’étaient partagé une fondue au chocolat, accompagnée d’une assiette de fromages français délicieusement puants.” (Enfin à l’américaine ! une assiette de fromage en même temps qu’une fondue au chocolat !), Bill Smithback, célèbre reporter du New-York Times et ami de Pendergast, héros récurrent des auteurs, est assassiné chez lui au 666 West end avenue (numéro diabolique !) par un homme retrouvé mort suicidé deux semaines auparavant. S’ensuivent quelques meurtres, menaces et disparitions ; des interrogatoires avec des personnes louches ou puissantes ; un voyage sur les terres familiale de Pendergast des les bayous.
Des amulettes, grigris, dessins du culte vaudou, vols de pipistrelles entourent de mystère ces assassinats. “Ce sont des démons, des mauvais esprits. Chaque couteau figure l’un d’entre eux. Ces dessins circulaires représentent la danse intérieure de chacun de ces démons, celle qu’on nomme la valse macabre. Lorsque l’on sacrifie à un loa des animaux…ou bien tout autre être vivant, il faut utiliser le couteau correspondant.”
L’Île de Manhattan et La Ville, cet endroit fermé à tous depuis 150 ans, au sein du Inwood Hill Park, près de l’ancien cottage de Isodore & Ida Straus et du Shorakkopoch semblent au cœur du mystère.
Avec dextérité Preston & Child construisent une intrigue à plusieurs entrées et il faut bien de l’astuce au lecteur même attentif pour comprendre qui est coupable de quoi dans cette histoire.
Si je dois comparer aux romans précédents, je dirai qu’il est plus faible. La documentation devait avoir été rassemblée auparavant au cours de leurs précédentes recherches et bien que le roman se lise avec plaisir, que le scénario tienne la route, le niveau est clairement moins bon. Il faudra à Preston & Child de faire attention à ne pas tomber dans cette facilité commune aux auteurs prolifiques, et souvent américains, consistant à rendre une copie avec le minimum de travail. Deux romans en 2010 et un excellent en 2009 paru en France. C’est probablement un de trop.
Je ne boude pas mon plaisir, il a bien rempli mon aller/retour Paris Clermont-Ferrand de vendredi mais méfiance.
A noter que page 43, la référence au Paradis perdu , il faut entendre John Milton (1608-1674) et non Giles Milton, contemporain, et son excellent Paradis perdu.
Zombi or not Zombie, le débat reste ouvert. A priori issu de la langue créole, le zombi date du milieu du XIXème et s’écrit sans e. Le terme n’est pas référencé dans la 6ème édition du Dictionnaire de l’Académie Française de 1835. La terminaison ie, Zombi, serait apparue avec la langue anglaise coutumière de cette finale.
470 pages, 24€e, L’Archipel, Avril 2010
Lectori salutem, Patrick