THEOPHILE GAUTIER – LE CLUB DES HACHICHINS

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Mon cher Théophile, il se prend du hachich lundi prochain 3 Novembre sous les auspices de Moreau de Tours et d’Aubert-Roche, veux-tu en être ? Dans ce cas, arrive entre 5 et 6 heures au plus tard. Tu prendras ta part d’un modeste dîner, et tu attendras l’hallucination. Invitation du 27 Octobre 1845.

Pour ces artistes, écrivains et médecins se retrouvant en l’hôtel Pimodan, rue d’anjou sur l’Ile Saint Louis, en 1845, il ne s’agit pas de trouver un mode de vie alternatif ou de fuir le réel. Il s’agit d’une expérience qui devait enrichir leur réflexion sur la poésie et l’imagination.

Ce texte paru en 1846 dans la Revue des deux mondes conte par le menu une expérience d’hallucination lors d’un diner sur l’Ile Saint Louis. Il est suivi de La pipe d’opium et Le Hachich. La confiture de hachich, sorte de pate verdâtre, est étirée et une portion servie dans une soucoupe accompagnée d’un café à la manière arabe, sans sucre et avec le marc. L’imagination, la verve, le talent de Théophile Gautier resplendit, en témoigne ce court passage : “Plus loin se démenaient confusément les fantaisies des songes drolatiques, créations hybrides, mélange informe de l’homme, de la bête et de l’ustensile, moines ayant des roues pour pieds et des marmites pour ventre, guerriers bardés de vaisselles brandissant des sabres de bois dans des serres d’oiseau, hommes d’Etat mus par des engrenages de tourne-broche, rois plongés à mi-corps dans des échauguettes en poivrière, alchimiste à la tête arrangée en soufflet…”

Mille et une nuit ouvre à l’universitaire Paolo Tortonese la possibilité de proposer au grand public une édition de ces trois textes (n° 553, 45 pages, 2,50€). Remercions Paolo Tortonese du soin apporté à ce petit livret accompagné d’une postface de huit pages, claire et synthétique, permettant de mieux appréhender les textes. Suivent une bio, une bibliographie et 5 pages de notes. Bravo à Mille et une nuits : les chefs d’œuvre de la littérature pour le temps d’une attente, d’un voyage ou d’une insomnie.

Lien sur le site de l’éditeur : ICI

Lectori salutem, Pikkendorff

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