« Les partis sont des organismes publiquement, officiellement constitués de manière à tuer dans les âmes le sens de la vérité et de la justice. »
Quand 35 pages d’un in-16 illustrent de manière radicale la lutte des partis politiques pour leur survie en cette année 2017.
En philosophe Simone Weil définit les fins : le Bien et ses critères justice, vérité ou utilité collective et les moyens : la démocratie, les clubs de pensée ou les partis politiques ; convoque le Contrat Social de JJ Rousseau pour qui la raison nécessite la pensée individuelle et libre pour ne pas succomber à la passion du gros animal, du groupe, de la foule ; anticipe ce les sciences humaines ont revisité sous l’appellation d’intelligence collective.
« L’usage même des mots de démocratie et de république oblige à examiner avec une attention extrême les deux problèmes que voici :
– Comment donner en fait aux hommes qui composent le peuple de France la possibilité d’exprimer parfois un jugement sur les grands problèmes de la vie publique ?
– Comment empêcher, au moment ou le peuple est interrogé, qu’il circule à travers lui aucune espèce de passion collective ? »
Des solutions existent mais elles nécessiteraient la suppression des partis politiques.
« – Un parti politique est une machine à fabriquer de la passion collective.
– Un parti politique est une organisation construite de manière à exercer une pression collective sur la pensée de chacun des êtres humains qui en sont membres
– La première fin, et, en dernière analyse, l’unique fin de tout parti politique est sa propre croissance, et cela sans aucune limite. »
Et Simone Weil d’aller plus loin encore. L’esprit de parti a envahi la société toute entière demandant à chacun, au lieu de penser et de s’interroger, de prendre parti en toute occasion.
Le lecteur que je suis ne peut s’empêcher de s’interroger :
A quel moment de notre vie démocratique les opinions individuelles ont-elles pu se former de manière indépendante des passions et des pressions pour mieux penser le bien collectif ?
Aujourd’hui, en 2017, encore les plus beaux esprits, des amis souvent, habités par la passion partisane donnèrent raison à Mikhaïl Efremov Tomski (1880 – 1946) : « Un parti au pouvoir et tous les autres en prison. »
« Toute réalité implique par elle-même une limite. Ce qui n’existe pas du tout n’est jamais limitable. C’est pour cela qu’il y a affinité entre le totalitarisme et le mensonge. »
édition Sillage, novembre 2016, 48 pages, 5€
Lectori salutem, Patrick
Simone Weil contre les partis politiques publié dans Simone Weil, Philosophie, mystique, esthétique, sous la direction de Gizella Gutbrod, aux Archives Karéline Venue à Londres dans l’espoir d’…
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Une chronique profonde et cultivée de ce même ouvrage par Chantal Delsol
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