Sylvain Tesson & Alexandre Poussin – La marche dans le ciel

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Peut-être finit-on par arriver à ses buts à force d’avancer doucement ? À force de patience, à force de lenteur ?

Un livre d’aventures insensées et inutiles. Magnifique ! Ces deux fous qui pour embrasser le tout n’emportent rien. Ils sont les héritiers des aventuriers découvrant les territoires inexplorés de notre planète.
Le projet : « enfiler toutes les perles du collier himalayen, ses royaumes mystérieux, ses traditions séculaires, ses massifs légendaires, ses quatorze 8 000 mythiques. »

Par étapes de 35 à 60 kilomètres avec des dénivelés de 1 000 à 3 000 mètres, dans des conditions extrêmes, nos deux compères s’amusent de leur dénument. La faim, la soif, les blessures, la soldatesque et pire la bureaucratie, rien n’aura raison de ces rêveurs en marche.

« L’idée est simple : Trouver un chemin à l’Est de l’Himalaya et le poursuivre toujours plus à l’Ouest, jusqu’à l’hiver prochain, sans interruption, ni guide ni porteurs, sans logistique ni matériel, sans préparation ni autre argent qu’un pécule de survie. Nous n’avions pour tout bagage qu’un sac de couchage, un cahier, une flûte, un appareil photo, une paire de chaussettes et un slip de rechange. Pas de tente, pas de réchaud, de gamelle ni d’autonomie alimentaire. À la pesée : 6 kg sur le dos. »

Tous les jours, les habitants leur offrir gîte et couvert, des rencontres extraordinaires dans ces vallées enclavées. L’extraordinaire fut leur quotidien en traversant le massif himalayen oriental le matin dans la touffeur humide d’une profonde et basse vallée à 400 mètres et en soirée dans l’atmosphère glaciale d’un col à 6 000 mètres.

Moins joyeuses furent les journées passées à éviter les militaires, les postes frontières, les treks de masse, les humains en foule

De la faim, la soif, des carences alimentaires et de la saleté : « les couches de crasse de cendres et de terre, se superposent en strates sur nos peaux brûlées de soleil. Les puces, les lèvres déchirées par le soleil, les cheveux raides de poussières achèvent le tableau. Nous prenons l’allure des yackiers».

A lire, à faire lire.

Robert Laffont, 1998, 310 pages d’aventures

Lectori salutem, Patrick

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