« On se retourne, on voit qu’on s’est élevé. Et tout à coup on se trouve perché sur une espèce d’avancement en éperon d’où on domine tout l’arrangement désordonné des casiers de vigne sous soi ; le toit de la gare semble posé à plat sur le sol au bord de la voie ; encore un pas ou deux, et la pente faiblit et on est parmi les vergers. » in Retour aux lieux aimés
Les seize nouvelles rassemblées furent écrites entre 1914 et 1921 alors que la grande guerre a marqué l’Europe, que l’auteur a quitté Paris pour le lac Léman, qu’il s’est marié (1913) et qu’il se lance dans un projet de renouveau stylistique, une déconstruction du bien-écrire, qui lui valut de vives critiques voire le rejet d’une frange de son lectorat.
Les toujours excellents auteurs de l’appareil critique, Daniel Maggetti et Stéphane Pétermann, préviennent le lecteur à la toute fin de leur introduction : » le choix proposé ici donne à voir sans conteste l’anticonformisme et l’aplomb d’un auteur en train de se réinventer, non pour répondre aux attentes d’un public, mais pour correspondre à ce que lui datent ces exigences propres« .
Je venais de refermer » L’Homme perdu dans le brouillard et autres nouvelles » et le fait est que Ramuz m’a perdu.
ZOE Poche, 2021, 16 nouvelles, 180 pages, 10 Euros
Lectori salutem, Pikkendorff
L’Homme perdu dans le brouillard et autres nouvelles – C. F Ramuz – – Quid Hodie Agisti
« Finalement les larmes vinrent, et à mesure qu’elles Venaient plus abondantes et pressées, son orgueil fondait en lui, sa force s’en allait aussi, en sorte qu’il dut se rasseoir, et il ne fut plu…