« Finalement les larmes vinrent, et à mesure qu’elles Venaient plus abondantes et pressées, son orgueil fondait en lui, sa force s’en allait aussi, en sorte qu’il dut se rasseoir, et il ne fut plus rien qu’un pauvre homme qui pleure. » page 120, Berthollet
Ces treize belles nouvelles parues entre 1905 et 1911 alors que Ramuz vit à Paris mettent en jeu, dans une étonnante mise en abîme d’un côté l’âpreté de l’existence humaine dans les Alpes romandes avec souvent la tristesse, la mélancolie voire le désespoir et de l’autre la beauté de la nature avec le ciel, la lune, le vent, les arbres jouant une symphonie toujours souriante et renouvelées.
« Comme la nuit était venue, la lune renait dans les feuilles du platane. Elle y faisait un petit bruit ; on aurait dit un oiseau qui se couche. Son beau plumage d’argent glissait de branche en branche avec mollesse. Un petit vent frais l’élevait du lac devant nous, mais les murs de la maison longtemps brûlés par le soleil soufflaient un air chaud par derrière. Nous regardions passer les trains ; C’est l’heure où ils quittent la ville ; d’autres arrivent ; et ils ont de petites fenêtres bien alignées. » paye 37, sous la lune.
L’on prendra plaisir à partager un moment d’existence de nos arrière-grands-parents là-bas dans les montagnes dans un autre siècle. Ces nouvelles devraient être lues aux jeunes gens venus d’Afrique ou d’ailleurs pour partager un peu de l’histoire de leurs nouveaux compatriotes.
Remercions Daniel Maggetti et Stéphane Pétermann pour leur appareil critique fort instructif.
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ZOE Poche, juin 2021, 226 pages, 13 nouvelles pour un léger 10 €uros
Lectori salutem, Patrick
Les femmes dans les vignes et autres nouvelles – C F Ramuz – Quid Hodie Agisti
» On se retourne, on voit qu’on s’est élevé. Et tout à coup on se trouve perché sur une espèce d’avancement en éperon d’où on domine tout l’arrangement désordonné des casiers de vigne sous…