Négocier avec le diable – Pierre Hazan

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« La quête de justice d’hier ne doit faire des vivants d’aujourd’hui des morts de demain. Telle est la leçon que la communauté des droits de l’homme a pu tirer de l’ex-Yougoslavie. Il y a eu des milliers de morts qui devraient être aujourd’hui vivants, parce que les moralistes cherchaient une paix parfaite. Malheureusement, une paix parfaite est quasiment inatteignable dans le contrecoup d’un conflit sanglant. Poursuivre des criminels est une chose, faire la paix en est une autre. »

Explorant la zone grise entre éthique de responsabilité et éthique de conviction avec la justesse acquise au feu de l’expérience de terrain, Pierre Hazan offre une boussole morale et pratique tout à la fois aux professionnels en position de négocier, vendeur, acheteurs, avocats et à l’honnête homme et aux personnes engagées en politique s’interrogeant sur les conditions conduisant à la poursuite ou à la cessation des hostilités voire à la paix dans les différentes zones de tensions de la planète.

En refermant ce court et dense partage d’expérience opérationnelle, serez-vous un défenseur de l’éthique de conviction, pour la recherche de la justice et la dénonciation des criminels avec la satisfaction d’être du côté du bien, ou, prendrez-vous le risque, aidé par la sagesse pratique de Ricoeur, de prôner l’éthique de responsabilité avec ses nécessaires compromis face à la réalité de la vie et au « messy-business » des conflits. Un débat faustien qu’il s’agira plus d’identifier que de résoudre.

Faut-il accepter de négocier avec le diable ? Pierre Hazan [EN DIRECT]

Pierre Hazan : Spécialiste de la médiation des conflits armés, écrivain.SOUTENEZ-NOUS : ▶️ https://tipeee.com/thinkerviewSOURCEZ, VERIFIEZ LES FAITS EN DIREC…

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ITW de 90’ sur ThinkerView

Le contenu du livre en quelques mots et quelques citations

« Évoquant les totalitarismes de XXème siècle, Hannah Arendt (in le Système totalitaire) définit l’idéologie comme le fait d’une idée de se détacher du fonctionnement habituel de la pensée pour ne plus obéir qu’à sa propre logique et devenir folle, s’émancipant de tout ce qui pourrait la tempérer, la limiter ou la contredire au point d’enchaîner l’esprit humain dans ce que l’essayiste d’origine allemande nomme la camisole de la logique. » page 35

L’auteur met au jour l’étonnante dialectique de la construction de la figure du mal apparue ces trois dernières décennies de Pax Americana et l’évolution de la justice internationale en observant, avec le regard du médiateur, les évènements en Yougoslavie, au Rwanda, le 11/09, l’Afghanistan, l’Irak, la Syrie et l’Ukraine et même le Sahel. Vous trouverez aussi à l’aune de cette dialectique le rôle des médiateurs, le traitement des criminels de guerre et des terroristes, et enfin les questions posées aux Humanitaires.

« La quête de justice d’hier ne doit faire des vivants d’aujourd’hui des morts de demain. Telle est la leçon que la communauté des droits de l’homme a pu tirer de l’ex-Yougoslavie. Il y a eu des milliers de morts qui devraient être aujourd’hui vivants, parce que les moralistes cherchaient une paix parfaite. Malheureusement, une paix parfaite est quasiment inatteignable dans le contrecoup d’un conflit sanglant. Poursuivre des criminels est une chose, faire la paix en est une autre. » (page 43) Ce texte est une réponse d’un des principaux conseillers des médiateurs de la Conférence de paix sur l’ex-Yougoslavie, conseiller qui restera anonyme et signera M. X, au papier écrit par Richard Goldstone, Procureur près le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, dans les colonnes de la revue Human Right Quarterly :  » Une paix qui serait téléguidée par des criminels de guerre, malfaisants et méprisant toutes les règles et les normes fondamentales du droit international et soucieux de protéger leurs intérêts, ne saurait être ni viable, ni durable. » page. 42

« Si la justice pénale internationale participe désormais à la dynamique des conflits, la « guerre contre la terreur » a eu un effet encore bien plus radical sur les processus de paix. Elle interdit aux médiateurs tout contact avec des organisations étiquetées « terroristes » au risque de radicaliser encore davantage les groupes armés. » page 50

« Ce que Paul Ricœur suggère pour éviter de tomber dans le piège de la compromission, c’est que le médiateur définisse son ancrage normatif non comme une fin en soi, mais comme un horizon qu’il l’agit de mettre aussitôt à l’épreuve du respect des personnes – Cette tension, le Va-et-vient entre la norme et la singularité de la situation, débouche sur ce que Ricœur nomme « la sagesse pratique ». C’est une morale de l’action où « le choix dans des situations de détresse n’est pas entre le bon et le mauvais, mais entre le mauvais et le pire (in Soi-même comme un autre, P Ricœur, 1990) ». » Page 83

Site internet de Monsieur Pierre Hazan : https://pierrehazan.com

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Éditions Textuel, collection petite encyclopédie critique, 2022, 154 pages accompagnées d’une bibliographie sélective de 42 titres

Emprunté à la bibliothèque de Versailles.

Lectori salutem, Pikkendorff

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