« Ils n’avaient pas beaucoup de dépenses ni de besoins. L’océan, le fleuve, la forêt, la terre, semblaient inépuisables, comment aurait-elle pu prévoir qu’ils en viendraient à manquer ? Qu’un jour, ils cesseraient d’être des personnes satisfaites de la frugalité de leur existence pour devenir des pauvres. » (Page 56)
Un livre un peu mièvre très loin de la qualité d’un Celles qui attendent de Fatou Diome par exemple. Les histoires aux qualités inégales s’entrelacent, les thématiques se multiplient à l’infini au point de ne plus trop savoir où l’auteur veut nous emmener. Et si la partie se déroulant au Cameroun à propos de l’évolution d’une communauté de pêcheurs artisanaux face à l’industrialisation et la société de consommation est bien tournée et parlera à chacun, la partie se déroulant en France est faible, mal travaillée et lassera nombre de patientes lectrices, le lectorat ciblé assurément.
« Les pirogues étaient taillées dans le bois imputrescible du padouk en un bloc, sans empiècement. Au fil des années, à la force de l’eau et du sel, il s’affine, durcit et se lisse. L’eau salée libère l’âme de la pirogue contenue dans le bois brut. Il était une fois, à une époque avant les hommes et les femmes femmes, quand la forêt, le fleuve et l’océan, océan ne faisaient qu’un… » (page 19)
Interview de Madame Hemley Boum Chez Gallimard
Primé en 2024 par le salon du livre de Chaumont et par Science Po
Gallimard, NRF, 2024, 350 pages, 21,50€
Lectori salutem, Pikkendorff