Didier Raoult – Homo chaoticus

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« Alors, quand il s’agit du vivant, la causalité présume de connaître tous les différents éléments constituant la question, ce qui la plupart du temps n’est pas le cas. » (page 122)

La croyance en une évolution constante, en un progrès continue, semble depuis Platon ou Aristote être un de ces points aveugles de notre modernité représentés, par exemple, par le célèbre On the origin of species de Charles Darwin. La théorie de l’évolution des espèces où la nature ne fait pas de sauts, est-elle une vérité scientifique indisputable, un consensus scientifique comme disent les imbéciles 

L’avancée des connaissance dans le domaine de la microbiologie et de la génétique pose la question d’un progrès discontinu, chaotique, fruit du hasard et de la nécessité dirait Démocrite, accidentel écrirait Nassim Taieb dans sa théorie du Cygne noir. Et si l’heure était à la revanche de Démocrite et Héraclite, du De natura rerum de Lucrèce, du hasard ou de la Providence sur les constructivistes, idéalistes, les systèmistes de tous poils… 

Et l’auteur d’entamer une discussion autour de l’histoire des sciences, de questionner la représentation visuelle de l’évolution par un arbre de vie interdisant la discontinuité et enfermant la pensée pour enfin proposer une théorie de l’évolution, qui sans être définitive serait plus en phase avec les connaissances de notre siècle. 

Si l’honnête homme peut saisir le propos général en se demandant s’il n’a pas compris de travers, les 3/4 du livre sont passionnants tout en restant incompréhensibles.

À lire ! À découvrir ! 

« L’observation est à la base de toute théorie scientifique. Le problème vient ensuite souvent de l’interprétation de ses données et des constructions intellectuelles de plus en plus sophistiquées que l’on peut faire à partir de ses observations. Ainsi, nous effectuons un tri dans l’observation, ne retenant que ce qui est compatible, d’abord, avec les théories antérieurement apprises puis avec la nature même de ce que nous sommes. Francis Bacon avait qualifié d’ aveuglement notre incapacité à observer de façon neutre. Bacon, qui définit l’empirisme en opposition à Aristote et lance au XVIIe siècle les bases scientifiques et expérimentale qui bouleverseront l’approche de la science, qualifie d’idoles les préjugés liés à notre nature et à notre société. Des idoles qui nous empêchent d’observer sans œillères. » (pages 101 – 102)

Éditions Michel Lafon, 2024, 282 pages pour 20€ d’une passionnante conversation

Lectori salutem, Pikkendorff

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