L’Ile bleue nichée au bord de la Mulsanne. Royaume d’élection de Bertrand, image de l’absolu et de l’honneur, de Pierre et Zigomar, les épiciers, et moi, le pleutre, le couard, le monsieur tout-le-monde finalement et Maité, la Femme et Zazanne. Les vacances étaient rythmées par l’imagination des enfants d’avant les jeux vidéo et la télé. Le moindre fourré était transformé en fortin. Imaginez cette ile avec ses ponts, sa vieille tour et son antique omnibus noir siège de nos exploits guerriers.
Eté 1939, l’annonce de l’affrontement surprend les nemrods solognots ou parisiens. Récit initiatique ou relation historique, nous assistons à la débâcle du gouvernement affairiste Radical-Socialiste. Après le 17 Juin, requiem pour la France. Le 21 Juin Bertrand, image des élites guerrières qui sauvèrent l’honneur en jouant la partie jusqu’au bout, rencontre Franz von Pikkendorff, 20 ans. La partie fut jouée, je m’enfuyais.
Les fantasmes claquent au vent, amour, honneur, orgueil, théâtre, insolence. De la réalité aux rêves en miettes.
“[…],mais surtout l’extrême perfection du silence qui avait précédé l’apparition des trois chars du peloton von Pikkendorff […].” page 10
“J’aurai dû souvent me conduire à l’opposé de mes fiertés et comme je n’avais pas voulu en changer pour me conserver une flatteuse image de moi-même, j’oubliais.” page 12
“Je n’en bouge plus. Ce village sera défendu. Voilà tout ce qui reste de la France et de mon régiment. Nous sauvons l’honneur, monsieur le maire, ce que vous appelez les apparences.” page 172
Voyagez au pays de Jean Raspail.
Lectori salutem, Patrick