Trois jours et trois nuits – Le grand voyage des écrivains à l’abbaye de Lagrasse

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« Alors l’évidence me terrasse : ici, dans cette pièce où nous partageons ce repas muet, se tiennent les derniers des héros. Les seuls braves d’une civilisation mourante, empoisonnée par l’égo et l’hédonisme marchand. »
Le grand voyage de trois jours et trois nuits de 14 écrivains en l’abbaye de Lagrasse en vivant selon la règle augustinienne en clôture avec les chanoines. Quatorze regards, quatorze sensibilités, quatorze plumes offrant au lecteur une unique opportunité d’enrichissement spirituel au moment où le monde gouverné par les chiffres s’enferme dans le bruit et les divertissements. Cet ouvrage dans un monde sombre apparaît comme un signe d’espérance.

L’antique abbaye fondée en 791 sur les bords de l’Orbieu après moult évènements a été rachetée dans leur folie par les chanoines qui depuis la relève matériellement et spirituellement grâce à des donateurs et la Providence.

Si les bénédictins, les cisterciens et les trappistes suivent la règle de saint Benoît, le maître des chanoines (kanôn : la règle) est saint Augustin. Ces fils du silence passent régulièrement de la vie réglée aux contraintes du monde, du silence aux babillages du siècle.

Deux chanoines viennent chaque année s’ajouter aux 42 présents à ce jour, abandonnant les critères du monde, dépouillés, concentrés sur les réalités d’en haut.

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Et sachez que les auteurs de ce livre reversent leurs droits aux chanoines de Lagrasse pour la restauration du transept romain.

Préface de Nicolas Diat
« Il faudra bientôt construire des cloîtres rigoureusement isolés où ni les feuilles ni les ondes n’entreront ; dans lesquels l’ignorance de toute politique sera préservée et cultivée. On n’y méprisera la vitesse, le nombre, les effets de masse, de surprise, de contraste, de répétition, de nouveautés et de crédulité. C’est là qu’à certains jours on ira, à travers les grilles, considérer quelques spécimens d’hommes libres. » in Regards sur le monde actuel et autres essais, Paul Valéry

Pascal Bruckner – le phalanstère de Dieu
« L’abbaye de Lagrasse ne prêche pas, elle témoigne. Je reste un chrétien de culture, un chrétien de mémoire et ne renierai jamais la religion de mon enfance. Je reste au seuil de mystère, je n’y entre pas. »

Sylvain Tesson – Dans le climat de la grâce
« On agit dans le rythme et le rythme devient un pouls et la journée bat sa mesure. ⥏…⥑ Le métronome élargi les heures. On remonte dans sa cellule aussitôt achevée la prière, on reprend son livre, son étude, ses exercices au sol. Espace clos, temps retrouvé, repas expédiés, vie conduite : maîtrise totale. Pilotage automatique. Ligne aérienne. On maigrit : on est donc au bon endroit.

Camille Pascal – Fondation
Histoire de la fondation de l’abbaye et du miracle qui marqua sa consécration
« Le Christ en personne était descendu du ciel au cours de la nuit pour marquer lui-même et du signe de sa propre croix les parois de la nouvelle église abbatiale.

Jean-René van der Plaetsen – Les soldats de la grâce
« Une messe telle que celle-ci, c’est une machine de guerre. Michel Onfray a raison : si l’église veut reconquérir les âmes et les cœurs, il lui faudra sans doute revenir à l’esthétique des catacombes et, peut-être, à l’éthique des martyrs. »

Frédéric Beigbeder Le refuge
« Je suis officiellement la personne la plus dingue du monde : j’ai accepté d’être confiné après le confinement. »

« Je ne veux plus partir ! Il va falloir me virer à coup de sandales–chaussettes dans le cul pour que je retourne dans le monde pollué acheter des objets vains dans des galeries marchandes. Je veux vivre au ralenti comme eux, dans la douceur. »

Jean-Paul Enthoven – Vingt-deux allers-retours à travers l’éternité
« Le grégorien résonne soudain. C’est un gémissement primordial et doux. Ni crainte ni tremblement, mais une gravité qui en dit long sur ce qui, en l’homme, est plus grand que l’homme… »

Jean-Marie Rouart – Du visible à l’invisible
« Car ces chanoines s’abstiennent de toutes les nourritures qui alimentent nos passions. Ils remettent en cause tout ce à quoi nous sommes invinciblement attachés : la propriété, la vie charnelle, la procréation, la douceur d’un foyer, les plaisirs de la société. Nous qui cherchons sans fin des distractions, des dépaysements, des activités multiples pour remplir plus ou moins artificiellement nos existences, comment pourrions-nous comprendre cette immobilité et la répétition infinie de cet acte intérieur, la prière ? »

Franz-Olivier Giesbert – La résurrection
« Sa mission était surhumaine, mais le Pape a-t-il bien été à la hauteur ? Jorge Mario Bergoglio a le sourire des administrateurs judiciaires chargés de sauver l’entreprise en péril qui leur a été confiée. Il y en a deux sortes : ceux qui se démènent et ceux qui laissent pisser le mérinos. Je ne jurerais pas que le souverain pontife appartienne à la première catégorie. »

« L’aventure des augustins de l’Aude montre que rien n’est jamais perdu, que le christianisme peut encore redresser la tête et réveiller nos consciences fatiguées.

Sébastien Lapaque – Viendra tout à coup le trait divin qui fera son effet
« Heureux les hommes intègres dans leurs voies qui marchent suivant la loi du seigneur.
Heureux ceux qui gardent ses exigences, ils le cherchent de tout cœur. »
psaume 118
« La joie, la voix, la loi, l’étude, la recherche, le cœur : tout est dit sur la vie canoniale dans ces deux premiers versets du psaume sacerdotal par excellence. »

Thibault de Montaigu – La vocation
« Alors l’évidence me terrasse : ici, dans cette pièce où nous partageons ce repas muet, se tiennent les derniers des héros. Les seuls braves d’une civilisation mourante, empoisonnée par l’égo et l’hédonisme marchand. »

Louis-Henri de la Rochefoucauld – L’enfance retrouvée
« Comme il n’y a que les enfants pour louer le seigneur, puisque les superbes ne savent pas le louer, ayez une vieillesse enfantine et une enfance déjà mûre. » St Augustin

Boualem Sensal – La guerre du feu
« Les athées désespérés comme moi sont au fond de grands croyants, à tout le moins des chercheurs tenaces de sacré et de vérité. Ils habitent longuement et avec passion les religions et les philosophies qu’ils interrogent au cours de leur vie. »

Simon Liberati – Eli, Eli, lema sabachtani
Dans l’Évangile de Saint Mathieu (15,46), j’ai retrouvé la très belle phrase, reproduite dans la Vulgate en version originale, du Syro-Chaldéen si ma mémoire est bonne : Eli, Eli, lema sabachtani, ce qui se traduit en latin par Deus meus, Deus meus, ut quid dereliquisti me, et en français par Mon dieu, mon dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ».

Xavier Darcos – Tolle lege, tolle lege…( Prends et lis, prends et lis)
Si singulier que cela puisse paraître, un séjour à l’abbaye de Lagrasse ouvre le livre de notre histoire et me permet de retrouver la longue continuité du monde romain, de Virgile au bréviaire latin. Retrouver sous les pierres le secret des sources, comme l’écrivait Marguerite Yourcenar. »

Postface du Père Emmanuel-Marie le Fébure du Bus – Dialogue au-dessus des mots
« Toute incarnation d’une idée dans la matière culturelle des mots, des images, des rites, des symboles entraîne d’éventuelles ambiguïtés. »

Saint Augustin (354 – 430, Évêque d’Hippone (aujourd’hui Annaba),
« Fais silence, car, si tu parles, le verbe se taira. Écouter et se taire, c’est ainsi qu’on va au-devant du verbe. » inscription sur marbre blanc en l’abbaye

« Comme il n’y a que les enfants pour louer le seigneur, puisque les superbes ne savent pas le louer, ayez une vieillesse enfantine et une enfance déjà mûre. »

« Les temps sont mauvais, les temps sont difficiles : c’est ce que disent les hommes. Vivons bien, et les temps seront bons : c’est nous qui sommes le temps ; tels sommes-nous, tels sont les temps. » dans un sermon à l’époque de la chute de l’empire romain : 410 sac de Rome par les Wisigoths, 430 siège d’Hippone par les Vandales.

Coédition Fayard – Julliard, 2021, 350 pages d’intelligence et de sensibilité pour un léger 23€ qui servira intégralement à la réfection des bâtiments.

Lectori salutem in Xto Jesu, Pikkendorff

Henri Quantin – Correspondance Maritain, Mauriac, Claudel et Bernanos – Quid Hodie Agisti

 » La faiblesse de la vérité ( si la vérité, comme je le crois, est le Christ) c’est qu’elle parle une langue incompréhensible à ceux qui l’ont rejetée ou refusée, ou qui ne la cherche pas e…

https://www.quidhodieagisti.com/2019/05/henri-quantin-correspondance-maritain-mauriac-claudel-et-bernanos.html

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