« Ayant donc compris qu’il est inutile de continuer à enrichir la basoche en intentant des actions en justice, je me suis tourné vers le duel. Car, qu’on le veuille ou non, ce dernier est en effet le moyen le plus rapide et le moins onéreux de rendre enfin prudents plumitifs stipendiés, acrobates du micro, butors de la sous-culture et baise-culs de l’idéologie dominante. » page 12
Et en 2002 Bernard Lugan fonde l’ARDMP, l’association pour le rétablissement du duel en matière de presse, se fend d’une lettre ouverte au ministre de l’éducation nationale et au garde des sceaux leur demandant de former au combat à l’épée les journalistes afin de désengorger les tribunaux, et, précise sa pensée dans ce court, dense et informé ouvrage : L’éloge du duel
Le duel n’est de nos jours plus perçu que comme une pratique contraire à la « morale », l’homme « moderne », « cette poularde gavée aux hormones », selon l’excellent mot de Slobodan Despot, étant par définition opposé la violence. (page 30)
Dans cet ouvrage vous trouverez sous une plume alerte, drôle et grinçante, une histoire du duel accompagnée d’anecdotes, un travail de fond pour un sujet très important à mettre en rapport avec le droit de porter une arme et celui de se défendre, droits élémentaires du citoyen romain retirés aux esclaves ce qui en dit long sur l’idée de liberté individuelle du post-moderne.
Comment le duel, ou l’honneur au-dessus de la vie, pourrait-il ne serait-ce qu’être compris à une époque où une majorité peureuse s’est enfermée derrière un masque et s’est soumise à un inédit test d’injection génique en population générale tout en sacrifiant sa liberté et son économie pour se survivre et consommer.
« Pour notre part, nous regrettons l’épée ; avec la fin de l’usage de porter l’épée s’en est allé la vieille urbanité française ; on est toujours poli avec un interlocuteur qui peut vous entrer quelques pouces de fer dans le ventre si vos manières non pas l’aménité convenable. L’abolition du duel achèvera de nous rendre le peuple le plus grossier de l’univers : tous les lâches, sûrs de l’impunité, vont devenir insolents. » Théophile Gautier, « Le Maître de chausson » in La peau de tigre, 1866.
Rappelons les trois grandes raisons invoquées par Bernard Lugan militant pour le rétablissement de cette noble pratique en matière de diffamation ou d’injure par voie de presse :
- Alléger le travail des tribunaux,
- Responsabiliser les journalistes fouilleurs de latrines,
- Supprimer les procédures coûteuses et inutiles puisque les condamnation ne sont jamais à la hauteur du préjudice subi.
« L’idéal aristocratique ayant ainsi fait place aux petitesses bourgeoises, les modernes monsieur Bonacieux qui en sont les porteurs ont donc, avec un lâche soulagement, décidé de s’en remettre aux robins pour tenter de se faire rendre justice. »
Edition de la Nouvelle Librairie, 2023, 168 pages, un léger 17€ pour une compilation savante
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Lectori salutem, Pikkendorff