Rat Island – Jo Nesbo

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« Les cobras cracheurs. Venin neurotoxiques. Ils sont capables d’atteindre un œil à 8 mètres de distance. »

Excellente lecture d’été que ce recueil de cinq nouvelles de longueur et de qualité inégale surtout lorsqu’on les compare avec les thrillers de l’auteur. Dès que Jo Nesbo passe la vitesse « thriller » avec l’intrigue travaillée et le rythme endiablé, le lecteur, captivé, en oubliera les inexactitudes ou imbécillités agaçantes des considérations géopolitiques ou sociologiques parsemant le début des nouvelles pour ne se rappeler que les belles heures passées avec Rat Island (160 p), la Déchiqueteuse (56 p), les Cigales (104 p), l’Antidote (30 p) et le Cavalier noir (73 pages).

« Pendant trente ans, il avait été l’éditeur malheureux de livres écrits par des imbéciles et achetés par des imbéciles, parlant d’imbéciles et achetés par des imbéciles. L’imbécile n’étant pas une denrée rare, il avait au cours de sa carrière triplé la fortune familiale… » L’Antidote, page 331

L’on espérera seulement que Jo Nesbo continuera à développer des thrillers en évitant d’offrir ses opinions ou visions politiques en se pensant penseur pour avoir écrit quelques romans de gare aboutis. Rat Island est, sous cet angle, une catastrophe !

« J’entends une salve de mitrailleuse. Pas trop longue. Ils ont beau être jeunes, ils ont appris quand il fallait s’arrêter pour éviter une surchauffe de l’arme. Ils ont appris ce qu’on doit savoir pour survivre par les temps qui courent, ou plus exactement pour vivre un peu plus longtemps que la personne qui a besoin de la même chose que soi. » Rat Island, page 9

« Je m’assied devant la déchiqueteuse. Elle a l’allure et la taille de ses ordinateurs personnels, qu’on trouvait autrefois dans la plupart des foyers, avant la guerre et la crise de la technologie. Quand l’on n’y connecte le cerveau – qui au fond est un ordinateur aussi – et que l’on reconstruit les évènements, les visages, les connaissancedu passé, elle efface spécifiquement ces souvenirs du cerveau, tout en en conservant les autres. » La Déchiqueteuse, page 169.

« Je crois au chaos, et en notre capacité à imaginer des liens là où il n’y en a pas, parce que le chaos nous est insupportable. » les Cigales, page 295

« Les cobras cracheurs. Venin neurotoxiques. Ils sont capables d’atteindre un œil à 8 mètres de distance. » L’Antidote, page 345

« Je pense qu’elle trouvait, ou croyait trouver, que c’était un manque de solidarité de ma part de ne pas prendre davantage de clients, mais elle ne pouvait pas savoir que, ces dernières années, mon activité de psychologue était devenu annexe et ne faisait que couvrir mon second et réel travail : tuer des gens. » Le Cavalier noir, page 361

« Le monde n’a pas besoin de gens qui ne veulent pas utiliser leur pouvoir pour faire le bien. » Le Cavalier noir, page 397

Remercions Madame Céline Romand-Monnier pour cette traduction du norvégien offrant ces nouvelles au public francophone.

Sorti en 2021 sous le titre Rotteoya og andre fortellinger (Rat Island et autres histoires) chez Salmonsson Agency

Gallimard, série noire, 2024, pour la traduction française, 430 pages, 21€

Lectori salutem, Pikkendorff

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